C’est l’hiver. Les amateurs de glisse, les enfants et les plus romantiques d’entre nous attendent avec impatience la neige. Ce lundi 2 janvier, 18 départements (du nord de la France, évidemment) ont été plus ou moins exaucés. Plus ou moins, car ces départements étaient certes placés en vigilance neige, mais également verglas, en pleine journée. Une journée classée orange sur les routes par Bison Futé qui plus est.
« La pluie, la neige ou la pluie verglaçante sont des précipitations provenant des nuages », comme l’explique Météo France. Mais qu’est-ce qui les différencie ?
Pluie, neige ou pluie verglaçante ?
« Si ces précipitations ne traversent pas de couches d’air à température positive, elles arrivent au sol sous forme de neige, lorsque les températures y sont proches de 0°C ou négatives », selon Météo France. « Au contraire, lorsque la neige arrive dans des zones de l’atmosphère où la température est positive, elle fond et se transforme en pluie ».
Mais « dans certains cas assez rares, la température diminue et redevient négative au voisinage du sol ». Dans ces conditions, la pluie (ou bruine) reste liquide. Lorsque ces gouttes percutent le moindre obstacle (sol, objet), elles gèlent instantanément et forment un dépôt de glace compact et lisse : le verglas ». Ce sont les pluies verglaçantes. En France, les épisodes de pluies verglaçantes se produisent généralement durant une période de transition, lorsqu’un redoux succède à un temps froid persistant.
Trois types de neige
Tout est question de température donc ? Il s’agit bien du « paramètre clef de la prévision des chutes de neige », répond Météo France. Et par exemple, « sous nos latitudes, la neige tombe en plaine par une température sous abri le plus souvent comprise entre –5°C et +1°C« , précise encore l’organisme de prévisions. Ainsi, on rencontre fréquemment des épisodes de neige dès la deuxième quinzaine du mois de novembre jusqu’en mars ou avril, parfois même au mois de mai.
Mais d’autres paramètres entrent également en jeu et déterminent la qualité de la neige : l’humidité de l’air et le vent. Car il existe trois types de neige :
– La neige sèche, qui ne contient pas d’eau liquide. Légère et poudreuse, elle est fréquente en montagne où elle tombe souvent par température nettement inférieure à 0°C.
– La neige humide, ou collante, qui tombe par température légèrement positive. Elle contient un peu d’eau liquide, ce qui la rend collante ou pâteuse et assez lourde. C’est la plus fréquente en plaine.
– La neige mouillée, qui tombe par température nettement positive (entre +1°C et +3°C) et contient beaucoup d’eau liquide. Très lourde, elle peut fondre puis regeler sous forme de plaques de glace.
La neige « industrielle » due à la pollution
Le 31 décembre, plusieurs régions de France s’étaient déjà réveillées sous un manteau blanc. Mais cette neige n’est pas tout à fait naturelle. Dite « industrielle », celle-ci est due à « la conjonction de températures négatives, du brouillard et d’un niveau élevé de pollution aux particules », comme l’expliquait le 8 décembre le directeur interrégional de Météo-France à Strasbourg, Yves Grégoris.
Paysages à nouveau blanchis par la #neige dans la moitié nord ce matin : il s’agit de neige industrielle ou de #pollution
Après 3 jours de brouillard, la neige de pollution blanchit une partie de l’Alsace-Lorraine.
Un phénomène peu courant mais qui n’est pas si rare non plus et qui doit beaucoup aux épisodes de pollution aux particules qui ont touché la France ces dernières semaines. Toujours est-il que cette neige « industrielle » est, selon Météo France, « particulièrement difficile à prévoir », en raison de la conjonction de phénomènes dont elle dépend.
Pourquoi la neige est-elle si difficile à prévoir (en plaine) ?
Perturbation météo, température de l’air, température au sol, humidité… La neige dépend de tellement de paramètres qu’elle est très difficile à prévoir. Et s’il est vrai qu’elle a plutôt tendance à tomber en plaine par des températures de l’ordre de –5°C à +1°C, elle peut aussi tomber (plus rarement) à des températures tournant autour des 3°C.
Sans parler des épisodes de pollution aux particules et ce que Météo France qualifie de neige dite par « isothermie ». Il s’agit d’un phénomène local délicat à prévoir et rare en plaine. Le principe : « lorsque les précipitations sont à la fois soutenues et durables, elles abaissent progressivement la température de l’air qu’elles traversent jusqu’à 0°C. La neige fond alors à des altitudes de plus en plus basses et finit par atteindre le sol ». Selon Météo France, des épisodes de neige par « isothermie » ont par exemple été observés en janvier 1980 à Carcassonne, en février 1983 à Landivisiau (Finistère), en janvier 1992 à Perpignan, en décembre 1997 sur la région parisienne, et, plus récemment, en décembre 2009 dans la Nièvre.
Bref, autant de phénomènes qui font que même si il ne doit pas neiger, finalement, il peut neiger quand même…