Source: Météo France.
Après un hiver maussade, la France a connu cette année un printemps particulièrement agité, froid et peu ensoleillé. Il s’agit du printemps le plus froid depuis 1987 et l’un des plus pluvieux depuis 1959.
Températures: Après un mois de mars froid notamment sur le nord, un mois d’avril proche des normales*, le froid a fait son retour en mai. En mars et en mai, les anomalies froides ont été sensiblement plus marquées sur les températures maximales que sur les minimales, constat répercuté naturellement au niveau du printemps. Ainsi, moyennées sur la saison et sur la France, les températures sont inférieures aux normales* de 1,3 °C. Le déficit thermique est plus marqué sur le nord de la France (–1 °C à –2 °C) que sur le sud (0 °C à –1 °C). Seule la Corse bénéficie de températures proches des normales.
Précipitations: Sur l’ensemble de la saison et du pays, les précipitations, généralement plus fréquentes que la normale sont également excédentaires de plus de 30 %. Un peu moins fréquentes du Nord – Pas-de-Calais à la Picardie, elles sont proches des normales sur la pointe bretonne et le nord de l’Aquitaine. En revanche, les cumuls sont nettement excédentaires sur le Sud-Est, la Corse, la Bourgogne et le sud de Champagne-Ardenne ainsi que sur le sud de l’Aquitaine (plus d’une fois et demie supérieurs à la normale).
Ensoleillement: L’ensoleillement du printemps a été déficitaire sur toute la France, de manière très sensible sur un large quart nord-est où les déficits dépassent souvent 30 %. Sur ces régions, des records de faible ensoleillement des deux dernières décennies ont été battus : le soleil y a surtout brillé par son absence.
* : normales concernant température et précipitations : moyenne de référence 1981-2010
** normale concernant l’ensoleillement : moyenne de référence 1991-2010
Le printemps 2013 mois par mois
Mars : Le mois de mars s’est révélé agité, plus froid et moins ensoleillé que la normale. Il a été marqué par des épisodes tardifs de neige sur la moitié nord du pays et par de fortes pluies sur les régions méditerranéennes. Proche de la normale sur la moitié sud du pays, la température moyenne est inférieure de 1 à 3 °C aux normales de la Bretagne aux frontières du Nord et du Nord-Est. Moyennée sur la France et sur l’ensemble du mois, la température est inférieure de 1,5 °C à la normale. Avec des cumuls de pluie généralement compris entre 150 et 300 mm dans le Languedoc-Roussillon, les Cévennes, l’est de la Provence, la Côte d’Azur et la Corse, la pluviométrie a été généralement de deux à quatre fois supérieure à la normale et jusqu’à plus de cinq fois supérieure dans l’Hérault. Elle est également excédentaire de la Basse-Normandie à l’est de la Bretagne et au nord des Pays de la Loire. En revanche, les précipitations sont nettement déficitaires (plus de 30 %) dans le Nord – Pas-de-Calais, la Picardie, les Ardennes, la Lorraine, l’Alsace et la Franche-Comté. Ainsi, globalement sur la France, la pluviométrie, très contrastée géographiquement, est supérieure de plus de 30 % à la normale. L’ensoleillement a été déficitaire sur l’ensemble de la France, plus nettement sur la moitié nord du pays et sur la Corse où les déficits atteignent 20 à 40 %. Seul le Sud-Ouest a bénéficié d’un ensoleillement proche des normales.
Avril : Après un début avril encore marqué par un épisode de neige tardif sur le Nord-Ouest du pays, la douceur a fait une première apparition en milieu de mois rapidement suivie d’un nouveau rafraîchissement. En avril, la température moyenne a été légèrement inférieure aux normales sur la moitié ouest du pays et sur le Languedoc-Roussillon, à l’exception du sud de l’Aquitaine. Seule la Corse a bénéficié de températures plus clémentes, de 1 à 2 °C supérieures aux normales. Moyennée sur la France métropolitaine et sur l’ensemble du mois, la température est conforme à la normale. La pluviométrie a été excédentaire sur le Sud de la Bretagne, du Poitou à la Bourgogne, à l’Alsace et à la Lorraine, de la Loire au Rhône, ainsi que sur le pourtour méditerranéen et l’Est de la Corse. En revanche, les précipitations ont été déficitaires de plus de 30 % dans le Nord – Pas-de-Calais et les Ardennes, en Picardie, Ile-de-France, Normandie et localement en Aquitaine. Ainsi, malgré d’importantes disparités régionales, la pluviométrie moyenne sur le mois et sur l’ensemble de la France métropolitaine est proche de la normale. Déficitaire sur l’est du pays, l’ensoleillement a été conforme aux normales sur la moitié ouest, légèrement excédentaire sur le Nord-Est de la Bretagne et la Basse-Normandie.
Mai : En moyenne sur la France, la température est inférieure de 2,3 °C à la normale*. A l’exception de la Bretagne, du Cotentin, du littoral méditerranéen et de la Corse, la majeure partie du pays a connu des températures inférieures aux normales* de plus de 2 °C. Les anomalies froides sont très marquées sur les températures maximales du Sud-Ouest au Nord-Est (de –3 à –5 °C). Ainsi, depuis 1959, le mois de mai 2013 (–3 °C par rapport à la normale) se place au deuxième rang des mois de mai les plus froids pour les températures maximales derrière 1984 (–4.4 °C). Les précipitations ont été abondantes sur la quasi-totalité du pays, en particulier sur le sud de l’Aquitaine et sur la moitié est, où l’excédent a souvent dépassé deux fois la normale. Les cumuls sont déficitaires sur l’extrême nord, la pointe bretonne et le littoral languedocien. Globalement sur la France, la pluviométrie est supérieure de 50 % à la normale, mai 2013 se positionnant au 4ème rang des mois de mai les plus pluvieux depuis 1959, derrière 1981, 1983 et 1984. Le déficit d’ensoleillement dépasse 20 % sur la plupart des régions, et atteint plus de 50 % sur le quart nord-est. De nombreux records de faible ensoleillement ont été battus sur plus de la moitié du pays, notamment d’un grand quart nord-est à la région parisienne et au Sud-Ouest. Seuls le pourtour méditerranéen, la Bretagne et le Cotentin ont bénéficié d’un ensoleillement proche de la normale.