Voici un article de Météo Consult pas très encourageant.
Alors que le printemps est d’ores et déjà considéré comme l’un des plus frais et des plus maussades de ces 30 dernières années en France, l’actualisation de nos prévisions saisonnières laisse peu d’espoir d’avoir un été digne de ce nom. Le spectre d’une « année sans été » semble plausible sur l’Europe de l’ouest.
Après avoir connu un hiver froid et long, l’Europe de l’ouest s’apprête t’elle à subir un été frais et humide ? il semblerait désormais que ce soit un scénario probable à 70%, y compris sur la France, particulièrement défavorisée depuis le début du printemps. L’élaboration de nos prévisions saisonnières est basée notamment sur l’analyse des principaux modèles numériques (européen et américain en particulier), dont les résultats ne sont pas optimistes : certains calculs envisagent la persistance d’une anomalie froide pendant les 3 mois de l’été (Juin, Juillet, Août) conjuguée à des précipitations excédentaires. Certes, il s’agit d’une moyenne trimestrielle qui ne permet pas de mettre en évidence quelques pics de chaleur ponctuels – normaux en cette saison -, mais la tendance qui se dégage serait celle d’un été pourri sur notre pays.
Des statistiques qui ne jouent pas en notre faveur
Ces données numériques sont également comparées à une analyse statistique afin d’apporter une meilleure fiabilité à ces prévisions : en regardant ce qui s’est passé lors des années où les printemps étaient maussades, on constate qu’à plus de 80%, ils étaient suivis d’été frais et humides. Dans les années 1960 puis à nouveau dans la décennie 2000, aucun printemps « pourri » n’a été suivi d’un réel bel été. Dans les décennies 1970, 80 et 90, on trouve trois exceptions notables : 1975, 1983 et 1995, où les étés furent très chauds mais aussi orageux. Seule l’année 1983 est l’exception qui confirme la règle, avec un mois comparable à celui que nous connaissons, suivi d’un mois de juillet caniculaire.
Des mers trop froides, un anticyclone trop loin
Outre ces statistiques, qui ne présagent pas forcément du résultat, le contexte climatique actuel conforte néanmoins cette hypothèse d’un été frais sur la France : les températures de l’Atlantique, de la Manche, de la Mer du Nord et de la Méditerranée restent nettement plus froides que les normales, ce qui entretient un potentiel d’air froid autour de l’Europe de l’ouest. Compte-tenu de l’ampleur de ce déficit (parfois proche de –5° pour la Manche et la mer du Nord), il est peu probable que le retard soit rattrapé lors des prochaines semaines, ce qui repousse d’autant plus la possibilité de l’installation de la chaleur. C’est pourquoi la façade occidentale du continent semble la plus mal lotie, y compris la péninsule ibérique, alors que la chaleur aura tendance à remonter davantage vers l’Europe de l’est et la Russie. Autre facteur limitatif de la chaleur durable : l’humidité. De nombreuses études climatiques ont démontré qu’une forte humidité des sols du pourtour méditerranéen annihilait le risque de canicule sur l’Europe ; en effet, la survenance d’une vague de chaleur aboutirait alors à une forte évaporation, et donc à la formation d’orages qui mettraient rapidement fin à cette vague de chaleur. On peut donc s’attendre à quelques pics de chaleur (quelques vagues de chaleur ponctuelles sont possibles), tournant rapidement à l’orage. Là aussi, on note quelques exceptions : en 2006 et en 2009, la France a connu des épisodes caniculaires (surtout dans le sud) alors que les précipitations hivernales et printanières avaient été soutenues sur les pays riverains de la Méditerranée.
Une année sans été ?
La conjonction d’un hiver long et tardif ayant entraîné un refroidissement des eaux des mers et une activité solaire devenue bien faible depuis plusieurs mois peut avoir une conséquence directe sur la météo de notre été : certains calculs envisagent une anomalie de –2° à –3° sur la France avec des cumuls pluviométriques deux fois supérieurs à la normale. Ce scénario nous paraît cependant assez extrême : nous optons donc pour un été restant maussade, ponctué de coups de chaleur de peu de durée suivis d’orages violents. L’on pourrait observer néanmoins une certaine amélioration globale avec un retour à la normale en fin de saison (fin août et septembre), avec un gommage progressive de l’anomalie froide. C’est en septembre et octobre qu’il pourrait donc faire le plus beau et le plus chaud sur notre pays…